mercredi 31 décembre 2008

Bilan de fin d'année : souriez, vous êtes pistés !

Malgré tout, j’ai fait quelques rencontres intéressantes sur AFF, le secret est de savoir trier rapidement les messages, et croyez-moi ou non, ça n’est pas très dur. J’ai naturellement tendance à privilégier les missives dans lesquelles mon interlocuteur fait preuve d’humour et d’originalité, où il semble s’intéresser à ce que je suis, non pas un trou potentiel, mais un bien un être humain. En analysant les critères que j’applique et qui orientent mes réponses (ou mon absence de réponse) à un message AFF, je me surprends à penser qu’il en va exactement de même dans ma façon de trier la communication publicitaire dont je suis la cible potentielle. J’ai besoin d’y percevoir une bonne dose d’humour, de créativité et même d’impertinence pour qu’elle me touche, mais cela ne suffit pas, car pour qu’une pub me donne envie d’acheter un produit, il faut qu’elle s’adresse à moi. J'ai besoin de sentir que cette forme de communication ne me considère pas comme une simple cible, mais en tant qu’être humain mouvant, insaisissable, auquel on va tendre quelques appâts.

Pour en revenir à AFF, je dirais qu’on est parfois surpris par les efforts mis en œuvre par un simple membre masculin. J’ai vécu, en particulier, une mésaventure plutôt effrayante en raison de la curiosité qu'un admirateur anonyme a pu nourrir à mon égard. Grâce à lui, je me suis rendue compte que rien de ce que l'on accomplit sur Internet n’est oublié. Tout ce que j’ai fait : tous mes pseudos, mes posts sur des forums, mes profils créés sur des réseaux sociaux, tout cela reste et sera conservé — peut-être indéfiniment — sur la Toile. Cet homme a donc réussi, en recoupant un certain nombre d’informations mises à sa disposition sur mon profil AFF, à retracer une cartographie assez complète de mes pérégrinations sur Internet depuis 2003… J’avais en effet bêtement tendance à utiliser le même pseudo pour nombre d'inscriptions différentes. J’ai souvent du mal à me rappeler mes différents login et mots de passe, je préfère donc ne pas en changer aussi souvent que de chemise.
Bref, grâce à ses petites recherches sur Google il a pu trouver les messages que j’ai pu poster ça et là sur différents forums, ce que j’avais acheté sur Ebay, mon profil Myspace où il a récupéré mon nom de famille… Grâce à mon nom de famille, il a pu pousser ses recherches plus avant et trouver mon profil Facebook, mon adresse et mon numéro de téléphone dans les Pages Jaunes, une photographie de ma maison sur Google Maps ainsi que des détails encore plus précis. Il a eu la gentillesse de me raconter comment il avait réussi à trouver toutes ces informations, tout en ajoutant que ça lui avait fait un peu peur… Pour ma part, j’étais littéralement horrifiée ! J’ai ressenti cette intrusion dans mon intimité virtuelle comme une sorte de viol. Depuis je suis un peu plus prudente et j’évite d’utiliser mes pseudos comme des marques. J’en change selon les thèmes des sites où je navigue et j’ose espérer que ce qui m’est arrivé n’est qu’un événement isolé. Mais je n’y crois pas et je pense que l'on ne se rend pas toujours compte du poids de nos actes sur Internet : les paroles s’envolent, les écrits restent, comme on dit. Vous vous croyez anonymes grâce à l’usage d’un « pseudo » ? Détrompez-vous, il n’en est rien. Ne perdez jamais de vue le fait que tout ce que vous faites sur Internet laisse une trace, une trace durable, que quelqu’un ne vous manquera pas de vous jeter à la figure un jour ou l’autre.

vendredi 26 décembre 2008

LikeMyNudephoto

LikeMyNudephoto est une application participative qui invite les utilisateurs d’AFF à voter pour les photos de profil des membres : c’est très amusant car c’est enfin l’occasion d’épancher son agressivité ! Le seul problème c’est que, comme les films de cul, cette application a manifestement été conçue pour les hommes : les seules photos que je vois défiler représentent des femmes. Damned ! L’application n’est pas mixte. Je retourne donc à mes explorations de profils des membres masculins, avec la nette impression de m’être faite avoir.

jeudi 25 décembre 2008

Les coulisses d'AdultFriendFinder

Various Inc est le nom de la société qui détient le site AdultFriendFinder et également d’autres sites de rencontre satellites, plus ou moins orientés sexe, avec des ciblages assez hétéroclites pour devenir presque exhaustifs, je vous laisse le plaisir de découvrir votre bonheur parmi des sites aux intitulés aussi exotiques que JewishFriendFinder, MillionaireMate, Amigos ou Bondage pour n’en citer que quatre.

AFF n’est pas un site de rencontre comme les autres, c’est un vrai réseau social. Il propose depuis longtemps déjà un grand éventail d’applications à ses utilisateurs ; il est possible de bloguer, de voter pour les photos des membres, de discuter par le biais d’une messagerie instantanée ou d’une web cam et les membres sont invités à raconter leur expérience et à donner des conseils sur les forums. AFF est une véritable plateforme communautaire qui n’a rien à envier à Facebook. Mais, s’il est de notoriété publique que le sexe fait vendre, il semblerait pourtant que le sexe oblige à baisser les prix. Lors de son rachat par Penthouse en 2007, les membres du réseau social sexuel n’ont pas été valorisés à plus de deux dollars, contre treize dollars par membre pour un réseau social comme Facebook.

Quelle est la leçon à en tirer ? Les obsédés sexuels consommeraient-ils moins que les utilisateurs de Facebook ? Est-ce qu’il n’y aurait pas une certaine hésitation des annonceurs à faire tourner la régie publicitaire des sites à vocation purement sexuelle ?
Toujours est-il que, contrairement à ce qu’on pourrait penser de but en blanc, AFF est un véritable repère de CSP++. J’ai croisé beaucoup de « leaders d’opinion » se vautrant dans le stupre depuis que je suis inscrite sur ce site. Cependant, ne pourrait-il pas s’avérer contre-productif pour un annonceur « propre sur lui » de traîner son image dans la boue en communiquant sur un site qui ne fait qu’inciter ses utilisateurs à la débauche. Le sexe ne fait pas vendre tant d’espace publicitaire que ça sur Internet, il effarouche les annonceurs, ou plutôt, le sexe fait vendre du sexe, chaque chose restant à sa place. Or, si on y réfléchit, le sexe est le principal business sur Internet, celui qui draine le plus de visiteurs uniques… Alors ne serait-il pas temps pour les annonceurs d’envisager de profiter de la réunion de tous ces internautes aux mœurs dissolues pour les transformer en consommateurs de leurs marques ?